fadamille blue

La salle de classe.
Sophie

Les journées commencent sur la véranda avec les cours du CNED, vers les 7h30, (5h30 en France).
Emploi du temps concocté par maman!
En entrée, math et plat de résistance: français, les accompagnements possibles: découverte du monde (espace-temps-vie citoyenne et aussi vivant-matière-objet) pour Maia au CE1, ou sciences éxpérimentales et technologie pour Noé au CE2; en alternance avec histoire-géo-éducation civique; brochettes d'anglais, sauce récréation, et dessert au choix: "arts visuels" ou music!
-4 h par jour, du lundi au vendredi-
Fermeture hebdo samedi et dimanche.
Sophie

Des insectes qui ressemblent à du lichen, puis en se transformant prennent des allures de pétales roses, et ensuite de feuilles vertes (larves de phragons);
des fruits qui poussent directement sur le tronc de l'arbre, d'autres à la base des feuilles,
une grenouille qui habite dans le trou du trop-plein du lavabo, sous le néon, pratique pour la chasse aux insectes...
un aigle-pêcheur,un héron-serpent, un arbre qui se déguise en crocodile;
un serpent vivant dans un trou sous terre et, nourri par les fourmis,il fait une poche de graisse, qu'il accepte de partager par la suite avec ces dernières...mais elles sont malignes, les fourmis: en même temps qu'elles lui apportent ses repas, elles rétrécissent l'ouverture du trou, ce qui fait que le serpent devenu gros ne peut plus sortir et elles le dévorent tout cru!
Les iguanes qui pondent au bord du chemin dans le sable: avec les gens qui passent, cela donne plus de chances à leur progéniture de ne pas se faire avaler par un serpent!
Voilà quelques-unes des merveilles du parc national d'Ankarafantsika, à 120 km au sud de Mahajanga au bord de la nationale...
Sophie

Sophie revient des courses...!!

17h plage du Grand -Pavois, de retour de la mer; tout le monde plonge la tête dans la pirogue des pêcheurs.
Cabot et thon, cette fois, 15 000 francs malgaches ou 3000 ariary (la nouvelle monnaie) le kilo soit 1 euro le kg...







Au fait, Sophie a une adresse yahoo.fr comme tout le monde ici. C'est soaapie@. Attention,soapie, son pseudo précédent étant déjà pris, y'a un a de +.

Petite virée du "couin des fout" en ville, près du Bazar-be (marché couvert). Les enfants, c'est magique! Pas besoin de présentations, de papiers pour être ensemble!



En France, on est rien. Ici, on est Monsieur Luc, Madame Sophie. On est considérés avec respect voire avec servilité. On est des vazahas! les gens nous regardent, nous sourient, disent bonjour, nous parlent.En France, nous sommes des pauvres types irresponsables qui entrainent leurs enfants dans leur inconscience.
Aucune mendicité. Juste le plaisir de la rencontre, de perfectionner son français pour certains, éventuellement de rendre un service payant bien sûr mais aucun harcélement. On se sent exister, être.
Voilà , entre autre, pourquoi on aime Mada. L'adulte a gardé un côté enfant joueur et surtout, on vit dans la rue. On se rencontre. Le soir, la ville entière descend vers la Corniche (bord de mer) et se retrouve autour de brochettes et de samosas. Tous les soirs, c'est plein de monde! C'est vivant.
Sophie

"Monsieur Luc"* aussi se baigne! On lui a dit que l'eau était chaude comme dans sa baignoire, ce qui est vrai! Mais ça mouille, alors, il est ressorti!



Question eau, on est gâtés: piscine olympique. On a pris un abonnement et Maia prend des cours de crawl! Noé travaille sa brasse coulée et Sophie est dans son élément. Luc fait des photos!



* Ici, on est Monsieur Luc et Madame Sophie. On utilise pas les noms car ils sont très longs et se ressemblent beaucoup. On peut y lire l'origine de la personne. Donc dans la vie quotidienne, on est Monsieur "son prénom".

Alors qu'il y a peu de semaines je ressentais encore des douleurs-tiraillements éléctriques au niveau du bassin et de la jambe gauche lors d'un effort, depuis notre arrivée à Madagascar -changement de climat?- je ne me plains de rien et marche "comme avant" moins de 6 mois après l'accident.
Et même, je cours maintenant! L'action combinée des bains de mer et les courses dans les vagues avec Maia ont assoupli et dégrippé la machine. Au début, j'étais un peu vexée de ne pas arriver à l'attraper et de me laisser distancer par elle qui virevoltait à toute vitesse sur le sable humide.

Après plusieurs visites sous la chaleur à travers la ville, Dorée nous conduit à une maison rose à étage dans un quartier calme; suffisament grande pour que chacun ait sa chambre et pour qu'on y installe un atelier-galerie-de peinture-cinéma ambulant.
En attendant la vie continue. Les moustiquaires ressemblent à de gros cocons dont il faut s'extraire le matin pour renaitre à la vie. Le soleil se lève à 5 heures, jusque 18h30. C'est la saison où les jours sont les plus longs et où l'été arrive en décembre.

Noé: "Le soir, à la tombée de la nuit, je vais à la chasse au gecko - ils se cachent vers les lampes ou sous les lampadaires. Je m'approche sans faire de bruit, je le regarde, puis je lui bondis dessus. Quelques fois, je les attrape, d'autres fois, ils se sauvent.
Je les mets dans une boîte et je les prends en photo, puis je les libère délicatement."

Sophie: " les murs sont parcourus de petits lézards - les geckos - qui sortent la nuit tombée pour chasser les moustiques près des lumières.
Noé a pris rendez-vous dés 18h. pour les attraper d'un geste vif et délicat.
Il les observe, les dessine, les caresse et les relâche au matin!!!
Ils sont verts avec points orange ou gris-fonçé ou bien laiteux-translucides.
Je suis sûre qu'il en rêve la nuit!




"Six grosses tortues plus une petite égale 7 tortues", comme dit Maia.
Les 7 tortues radiata qui habitent à l'Hôtel de La Plage sont comme les poules chez nous; elles mangent les épluchures et les restes de fruits.
Elles s'approchent ineroxablement en nous voyant et croquent l'écorce de papaye qu'elles engloutissent sans même la mâcher.

Quand on achète un produit dans un magasin "classe", c'est à dire en dur,genre pharmacie, pas l'épicerie-buvette au bord de la route; voilà comment ça se passe:
On entre. Il y'a de suite 3ou 4 têtes qui se lèvent. on choisit celle qui semble la plus concernée. Elle cherche, répond, trouve l'objet. Ensuite, il s'agit de se diriger vers celle qui a le carnet à souches qui attend avec l'air sérieux. Elle y in scrit la somme dûe, je sors mon billet pour payer, mais non, elle me tend un petit bout de papier en montrant la dame du tiroir-caisse. Une fois la somme encaissée, elle me rend le bout de papier tamponné pour pouvoir récupérer l'achat à la personne précédente.
Heureusement, il n'y a pas foule dans le magasin...

Noé et Maia lancent de grands "bonjour" ou "salama" (ici, on est bilingue)aux passants, pousse-pousses, le long de la route, depuis la portière du taxi.
Beaucoup leur adressent un geste en riant, ce qui les rend fous de joie et les encourage.
L'idéée leur est venue lors du trajet en taxi-brousse reliant Tana à Mahajunga (560 kms).
Quand on doublait un camion, ils criaient "POUEEET!" et le camion leur répondait par un retentissant coup de klaxon qui les a d'abord surpris, puis excité de joie en continuant avec des "salama".

Premier cours de malgache à l'Alliance Française. Rien que l'inscription est épique! Il faut payer au 1er étage avant le 1er cours.
Une française de s'exclamer : " oui, mais si ça ne me convient pas, je préfère assister à un cours avant de m'engager à payer 50.000 ariarys ( 20€ ) pour 30 heures. Au bureau, technique malgache:
On fouille les classeurs, on retourne des papiers d'un air absorbé en attendant que ça passe.
Les têtes derrière le bureau restent baissées et silencieuses.
-" Je vous explique, vous ne comprenez pas?"
-" Oui, mais d'habitude, on paye avant."
La fille essaie encore une explication. En vain.
Au bout de 20', elle s'inclinera...à l'usure, décontenancée.

L'hôtel de La Plage que Luc nous a dégotté dés le lendemain de notre arrivée à Mahajanga - ch.6 - donne direct sur la plage "vue sur mer"/
Ce sera notre base en attendant de trouver une maison à louer.
Noé et Maia y entreposent leurs "petits" trésors de la mer dans les ouvertures-cases de la terrasse ( algues, graines, sable, coquillages, coraux, feilles, trouvés sur la plage.






Mercredi 1er novembre. Il fait de plus en plus chaud. Le soleil est ardent et le sable cuit les pieds nus...
"La pluie est en retard" disent certains. Jour férié. On a pas le choix : plage ou piscine!
Maia au bout seulement de 3 jours a déjà la peau brune autour du maillot de bain.

Jeudi 19 octobre.
C'est en taxi-brousse loué en entier que nous nous dirigeons vers notre nouvelle vie et Mahajanga, à 560 kms. On pense souvent au Far-West par ici, ou au Mexique - poussière, chaleur, mines d'or... D'abord les montagnes et descente vers l'Océan Indien, direction Nord-Ouest; l'air est de plus en plus chaud.
"C'est bien Mahajanga, mais il faut aimer la chaleur!", phrase fétiche et kitsch et répétitive.

De retour à Mada notre première escapade est pour la réseve de Marozevo, ses caméléons, ses lézards.....Festival!



Puis, visite aux lémuriens pendant que Luc s'active avec Narinja à la préparation de notre installation + prises de contact multiples.

lemur maia + lemur noé

paysage typique des hauts-plateaux


Arrivée à 7h. du matin avec le vol régulier de Corsair à Ivato - Antananarivo sous les nuages. Il fait à peine chaud, ce lundi 16 octobre 2006.
Avec nos méga-valises, extra-larges et super-lourdes, + de 150 kgs, on passe comme une fleur à la douane "Rien à déclarer".
En effet, le douanier ne trouve rien malgré les 2 ordis portables, caméra, appareils photo, videoprojecteur... et de la peinture..
Le pari, les enjeux:
Vivre en famille et monter des projets artistiques et culturels à Mada..peinture, sculpture, illustation, video et cinéma ambulant.
Les objectifs à court et moyen terme:
-apprendre la langue malgache.
-trouver une maison
-préparer l'expo du 7 janvier à Tana.
Les atouts:
Soutiens des vazahas (blancs) solidaires à priori en terre étrangère. Font partager leur expérience.
Et des gasys, les locaux qui apprécient notre projet.
-le dynamisme et la débrouillardise locale,avec en particulier, une année de préparation intense par e-mail avec Narinja, artiste-peintre de Tana. Expo, contact avec le ministére de la culture, tout est prêt.
Les difficultés:
"une poire mûre qu'on cueille" on vous expliquera;
ici, tout est possible mais "mora-mora".

Un mois! Et on est à peu près installé et prêts à travailler.
On a reçu les cours du C.N.E.D. hier (un mois qu'ils moisissaient dans un centre de tri) et l'école a commençé ce matin.

Tant qu'on a pas de connexion à la maison et c'est pas gagné!
je suis préposé au cybercafé à retranscrire leurs carnets de voyage en numérique.
J'ai donc affronté la chaleur de 14h.30 pour y passer l'après-midi devant un ventilateur.
On a passé 2 jours dans une réserve naturelle où animaux et plantes endémiques nous ont épaté. Mais on y reviendra.
A partir du prochain post, on reprend à zéro à notre arrivée à Tana en mixant photos + dessins et textes de Sophie, Noé, Maia et moi. Je ne pourrai réaliser les posts d'un coup et les enrichirai au fur et à mesure. N'hésitez pas à revenir voir en arrière à l'occasion.
C'est parti!

En arrêtant notre ligne internet wanadoo en France, on avait pas connecté qu'au 1er novembre, nos boîtes aux lettres wanadoo allaient disparaître. Aussi Sophie ne reçoit plus de courrier.
Ici, c'est yahoo qui marche le mieux. J'en ai une "fractagz@y.....fr" en attendant que Sophie s'en prenne une.
S'installer ainsi demande un certain temps d'adaptation pour trouver un rythme efficace.
De déménagements en emménagements, on part souffler et camper 2 jours dans une réserve naturelle, avant de reprendre l'école. Les enfants vous raconteront. J'oeuvre à rendre possible des rendez-vous réguliers.
Ici, on est à quelques jours, semaines de la saison des pluies, et les températures montent au point que bouger entre 11h. et 15-16h. relèvent de l'exploit.
Il est 10h.30, heure malgache - 2h. d'avance sur la France - et il est temps de rentrer se poser devant un ventilateur.
A bientôt.
Luc

A peine 2 semaines que nous sommes arrivés à destination : Majunga. Chercher une maison pour artistes dans une ville de 250.000 habitants a pris notre temps et maintenant, il nous faut la meubler. En attendant, on vit à l'hôtel de la plage et Sophie et les enfants se baignent, collectionnent les coquillages et attrapent les geckos et autres caméléons - ce qui épate les locaux qui en ont peur.
La connexion internet est très lente souvent et donc, il s'agit de préparer à l'avance.
Noé et Maia dessinent et font des photos. Ils vous parleront de la vie d'ici dès que nous serons mieux organisés. Patience!
Il fait très chaud avant la saison des pluies! Entre 11h. et 16 h., on ne peut que ralentir le rythme. 38° environ. Bon, on est au bord de l'océan, donc il y'a de l'air - canal du Mozambique, exactement notre adresse! Et le matin, le soir, la nuit, douceur des nuits tropicales......
J'essaie de mettre quelques photos.
L'adresse e-mail de Sophie est soapie@wanadoo.fr en réponse à l'école.
Merci Véro et Franck. Je vous e-mail prochain.